Amokrane Agawa, Un adepte du chant religieux

amokrane-agawaDe nos jours, tout est superficiel, évanescent. Ainsi, dans le monde de l’art cantique, chaque journée apporte avec elle des airs nouveaux qui seront aussitôt oubliés et remplacés par d’autres. Les chanteurs ressemblent un peu à ces papillons nés pour durer le temps d’une saison ou d’un concert avant de retourner dans l’oubli.
Nous avons certes des valeurs anciennes sûres et immortelles. Ainsi en est-il de Slimane Azem, de Cheikh El Hasnaoui, de Zerrouki Allaoua, Cherifa, Farid Ali, Taleb Rabah, Kamal Hamadi…etc. Amokrane Agawa semble être cet artiste qui ne meurt jamais et qui, de surcroit, se passe de mode. On ne dira jamais assez du rôle pionnier qu’il a joué dans le domaine du chant religieux et dans la reconquête d’une interprétation plus authentique des paroles réfléchies. Dda Amokrane a travaillé et fouillé le verbe, la parole sérieuse. Ce n’est pas facile de percer dans un domaine ô combien étroit du chant cantique. De statut d’artiste, il s’est élevé à celui de poète, d’aède aimé et respecté par tous les publics, de toutes les générations.
Il venait tout le temps à la Zaouïa de Sidi Amar Oulhadj de Bouzeguène pour participer à des récitals de chants religieux à l’occasion de la fête de l’Achoura, notamment. Amokrane Agawa, de son vrai nom : Ouali Mohand Amokrane est natif du village Aït Atteli, dans la daïra de Larbâa Nath Irathen. Dda Amokrane a commencé sa carrière d’artiste à la station régionale de Radio-Bougie de 1950 à 1962. Sur ordre du président Ben Bella, l’émetteur de la Radio-Bougie a été supprimé et transféré vers Sétif. A cause de l’arrêt de cette radio, tous les artistes se sont dispersés. Dda Amokrane a connu de grands artistes tels Cheikh Saddek Lebdjaoui et Abdelouahab Lebdjaoui.
Entre autres de ses productions artistiques, on notera, en 1956 : Larbâa Nath Irathen athin ou mizin essouar, qui lui a valu des ennuis avec le directeur de la radio, un officier de l’armée française qui comprenait le kabyle, ensuite, Eldzaïar thevna thmareh, El Dzair athin hubagh. La première production religieuse qui constitue l’entame d’une longue série de chants cantiques, est intitulée : Anvi si nurhen. Toutes ses productions sont signées par les maisons Philips et Dounia. Après la fermeture de Radio-Bougie, Dda Amokrane a rejoint le secteur du tourisme, l’ONAT, où il a occupé les fonctions de directeur et de surveillant général dans beaucoup de centres touristiques et hôteliers d’Algérie.
En 1972, il démissionne et réintègre la radio mais pour une courte période. Jusqu’au 1999, Dda Amokrane a produit onze cassettes. Un répertoire honorable, eu égard à la complexité et à la nature du chant religieux.
Par Lies Adli
EW 01/2009

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