La diva Nouara et le maître Medjahed Hamid à Paris les 24 et 25 avril 2010

Medjahed Hamid, Nouara deux carrières, même succès !

Nouara et Medjahed Hamid
Nouara et Medjahed Hamid
Une carrière de plus de trente ans, mais la vitalité de sa jeunesse est restée la même. Medjahed Hamid, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas près de laisser tomber sa passion pour la musique. Ainsi, la tendresse de sa voix se sent avec la même tonalité d’il y a trois décennies. Qui des auditeurs kabyles n’était pas ébloui par la célèbre chanson Ay ul ou D kem ? Nul ne pourra l’infirmer surtout en ces moments où Medjahed Hamid renoue avec la scène. Sur scène, Medjahed Hamid, la grandeur est son caractère, parait toujours comme le guide ou le maître que l’on entendait sur les ondes de la Radio lors de l’émission, Icennayen uzekka. Charismatique sur scène, Medjahed Hamid, en croisant les jambes, tient avec une douceur infinie son instrument fétiche, sa mandoline pour laisser libre cours à des immortelles interprétations. Il sait manier l’instrument, dont les artistes, réunis, en face de lui, se disent, éblouis par « sa frappe ». D’autres disaient que c’est un vrai technicien.
Medjahed Hamid ne quittera pas la scène aussitôt sa prestation terminée, mais il restera pour accompagner Nouara, qui, comme lui, réapparaît sous les ovations et les youyous du public. Avant qu’ils ne prennent place sur scène, l’animatrice les invitent à ses côtés et se donnent à cœur joie pour des questions-réponses. Pour Nouara, qui n’a pas omis de rendre hommage a Dda Cherif Kheddam, en lui souhaitant un prompt rétablissement.
Apostrophée sur les raisons de son absence, Nouara n’a pas mâché ses mots. Elle a évoqué la condition de la femme kabyle en général. Pour elle, même si la femme a eu accès aux études, au travail, elle reste toujours sous commandes d’autrui. Un constat lourd de sens, émis par une femme artiste qui ne cesse, malgré son absence, son âge, de créer l’événement. Avec Medjahed Hamid, ils ont promis un retour tonitruant sur scène (voir encadré) « La quintessence de ses mélodies ont su préserver sa mélodieuse voix qui, à son âge, chante aussi juste, sans que son timbre vocal ne prenne de rides ». Cette phrase est de Belaïd Branis.
Elle résume, on ne peut plus juste, sur Nouara et ses superbes prestations musicales. Enfin, oui ! Ni les années ni le temps n’ont eu raison de sa belle voix. Elle reste incontestablement, la meilleure voix de la chanson kabyle.
Cela ne va pas sans dire que les autres femmes artistes n’ont pas de belles voix, mais celle de Nouara est gravée dans l’histoire de la chanson Kabyle. Elle est unique dans son style. Elle le restera ainsi pour l’éternité. Presque minuit, le duo Nouara-Medjahed Hamid ne peut en aucun cas mettre fin à la soirée puisque le public les sollicitait davantage. Au programme, trois chansons, mais l’insistance du public l’a chamboulé.
Nouara va interpréter encore plus, pour que le public puisse assouvir sa soif. Sa voix d’or dominant la salle de l’auditorium replongeait le public dans les années de sa jeunesse. Elle n’a pas perdu de son aura, elle restera unique !
Un nouvel album de Nouara et Medjahed Hamid
Les deux maîtres de la chanson kabyle Nouara Medjahed Hamid sont, selon leur déclaration, sur le point de mettre un album sur le marché. Il comprendra huit titres inédits au total. Les deux artistes n’ont pas donné plus d’informations, mais néanmoins, ils ont souligné que le projet est en cours d’élaboration. Un retour très attendu par les mélomanes qui n’auront qu’à apprécier ces deux figures de la chanson kabyle.
Par la Dépêche de Kabylie (janvier 2010)

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5 Comments

  1. Oui, c’est surement une bonne chose que ce style de musique continue d’exister surtout si un album venait à le maintenir (le style) apres tant d’années d’absence.
    Mais une chose m’a particulierement frappé en voyant une photo dans la presse algerienne relatant le retour de ce duo….c’est le voile que porte Nouara, dont le visage et la voix ont simultanément disparu de la circulation depuis au moins la fin des annees 80 !!
    quelle ne fut ma stupeur de voir cette photo et ce voile autour du visage d’une femme qui a longtemps symbolisé la lutte de la femme algerienne et qui apres coup par ce geste (personnel que je respecte) donne le signe d’une femme qui a abdiqué.
    Oserais-je un « tout ça pour ça » ? surtout quand on sait que dans nos traditions berberes, meme si une femme à son jeune age, peut cacher sa beauté pour les raisons qu’on sait, il est aussi opportun de rappeler qu’a un certain age, celle-ci se voit exemptée de porter ce « fardeau » puisque son age, sa respectablilité et sa sagesse, suffisent pour ne pas en porter…
    alors pourquoi aujourdhui? pourquoi cette femme cultivée qui a acces au savoir aynat étudié, a t-elle fait taire sa voix….interieure?

  2. Si c’est pour mixer la chanson kabyle avec l’accoutrement de soeur blanche qu’elle arbore sur scène, je pense que Nouara aurait du rester silencieuse à jamais.
    Il est lamentable et désespérant pour l’identité kabyle et amazigh que des porte-flambeaux de ce calibre cèdent et se fassent récupérer par le système. Après la «Belle Rebelle» qui a mué en la «P… de la République», c’est l’«Edith Piaf Kabyle» qui se métamorphose en «Soeur, ma Soeur Anne» version drapeau vert.
    Quelles surprises nous réserve encore l’avenir?

  3. Moi je trouve vos jugements à propos de Nouara très sévères les amis.
    A ce que je sache, la croyance des uns et des autres relève de la vie privée des gens. Comment peut-on alors s’en prendre à une chanteuse, rien que sur ses croyances, que l’on partage ou pas?
    Respecter la sensibilité religieuse est un principe qui ne doit pas nous échapper, me semble t-il.
    Ceci dit, je ne suis pas du genre à encourager le port du voile, mais je n’insiste pas aussi pour que les gens l’enlève car ne relevant pas de mes convictions.
    Enfin voilà, ceci reste bien sur une appréciation personnelle à ce propos.
    Bien à vous

  4. Le problème est que la scène relève de la vie publique et non de la sphère de la vie privée. Et de plus, Nouara a été un symbole.
    C’est pour cela que son accoutrement est non seulement une trahison par rapport a tout ce qu’elle a représenté mais un encouragement à se vêtir de la même façon et donc une participation active à l’entreprise d’islamisation radicale de la Kabylie.

  5. Un maitre et une diva de la chanson kabyle sur scène et certaines personnes trouvent toujours a redire, pauvre-nous !
    Porter le voile de nos jours signifie être soumise, voilà la logique des enfants de la France qui osent venir donner des leçons à des symboles de la Kabyle et du combat amazigh en général.
    Être présent sur le premier rang du meeting de Bouteflika passe mieux que de porter le voile à ce que je constate.

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