Souad Massi revisite l'Andalousie

Entichée des grands classiques de la poésie arabe

A l’occasion de la sortie de son dernier disque consacré à la poésie arabe du XIIe siècle et à la beauté de l’Andalousie, Souad Massi donnera le 8 avril à Paris un concert pour rendre hommage aux grands poètes arabes, parmi eux Al Mutanabbi.
Al Moutakalimoune (littéralement Les parleurs en français), c’est le titre du dernier album de Souad Massi en vente à partir du 6 avril en France.
La chanteuse «folk» algérienne rend hommage aux grands noms de la poésie arabe, comme le poète abbasside Al Mutanabbi ou le Tunisien Abou Al kacem Al Chabbi ou celui de la période primitive, Zouheir ben Abi Selma.
Tous ont donné à la poésie arabe ses lettres de noblesse et enrichi la culture universelle. «Je voulais rendre hommage à la beauté des classiques du XIIe siècle et aux poètes qui m’ont marquée lorsque j’étais à l’école, notamment le meilleur d’entre eux, Al Mutanabbi. J’ai même appris certaines de leurs poésies», a-t-elle confié à El Watan. En plus de rendre hommage aux ciseleurs arabes du verbe, l’album de Souad Massi se veut aussi un voyage en musique à travers l’Andalousie heureuse.
Cette région du sud de l’Espagne qui a connu son apogée culturelle et architecturale entre les XIIe et XVe siècles grâce aux apports des Arabes et des Berbères.
La poésie arabe mise en musique : c’est lors d’une visite en Andalousie, dans le cadre d’un projet artistique avec le chœur de Cordoue, que Souad Massi a découvert la beauté architecturale et la richesse culturelle de cette région. «Je me suis demandé tout de suite pourquoi je ne fais pas de chansons avec la poésie arabe», a ajouté la chanteuse algérienne. Suit alors un véritable travail de recherche. Il fallait d’abord sélectionner les auteurs et poètes arabes, choisir ensuite un des poèmes les plus populaires à chanter et enfin apprendre à les réciter convenablement, en faisant attention à la diction et à la conjugaison.
Pour mener ce projet, Souad Massi s’est entourée de linguistes et spécialistes de la littérature arabe, de sociologues et d’historiens. Au final, un album riche en musicalité et en texte. Un produit thématique de qualité, mais que les majors (maisons de disques) n’ont pas voulu soutenir, estimant que «le produit n’était pas assez commercial et mettait trop en avant la culture arabe».
«Je rêve de chanter dans mon pays, en Algérie.»
Qu’à cela ne tienne, car avant même sa sortie, le disque a bénéficié d’une publicité positive. En Allemagne, ils sont emballés par ce projet. En France, les inconditionnels de Souad Massi l’attendent avec impatience. Sans oublier l’Algérie, où Souad Massi rêve de revenir chanter un jour. «Depuis 1999, je n’ai chanté que deux fois. Depuis, je ne me suis plus produite en Algérie. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que j’avais un problème avec Khalida Toumi (l’ancienne ministre de la Culture en Algérie, ndlr) où alors je ne faisais pas partie de son cercle. Je suis comme ça. Je dis ce que je pense», a avoué Massi à El Watan.
Et d’ajouter : «J’espère que les choses vont changer avec la nouvelle ministre de la Culture.» Sollicitée de partout, sauf par son propre pays, Souad Massi, qui se considère comme une chanteuse populaire et proche des gens, regrette sa mise à l’écart injustifiée. Cependant, elle se console grâce au soutien et à l’amour que lui vouent ses admirateurs, car elle est avant tout une chanteuse populaire et proche des gens. D’ailleurs, c’est ce que lui dit toujours sa maman : «Souad, tu es une chanteuse populaire. Les gens t’aiment et ça, c’est le plus important pour moi.»
Yacine Farah
El Watan 04/04/2015

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