Taaryk Tk – The Education & The Respect – le premier album

E’Terbiya wel kdar, le premier album de Taaryk Tk, allie la diversité des sujets et des styles musicaux. Les lyrics oscillent entre français et arabe, les instrus passent du pur son hip-hop aux rythmes traditionnels algériens. La collaboration d’artistes confirmés ajoute de la perspective à un opus qui a déjà beaucoup à dire et sur lequel on ne s’ennuie pas.
Tout commence par une intro qui pose le ton et prépare le terrain Le titre de cette dakhla, Fi dzayer wella Paris (En Algérie ou à paris), qui annonce le début et certainement pas la fin d’un artiste qui fera beaucoup parler de lui.
Taaryk Tk se tourne déjà avec nostalgie vers le passé sur les morceaux Memories (feat Mike Tomlin) et E’Terbiya wel kdar, titre éponyme. Enfance heureuse en Algérie, respect des parents, les temps ont bien changé : ya hasra ‘douk liyam.
Taaryk Tk écrit « ce qui fait mal » comme il le dit dans Le temps qui reste, et ses expériences personnelles restent omniprésentes. Dans Mais où sont-ils (feat Mike Tomlin), il s’interroge sur ce qu’est devenue l’amitié véritable. Son ambition et sa détermination à marquer son époque sont clairement décrites dans Zad yendjah (avec Diaz). Il revendique son travail, son style et la place qu’il a aujourd’hui dans Ta3ref sira avec Youss, parce qu’il a avancé et qu’il l’a fait seul, sans compter sur personne, comme il l’explique dans Lala lala.
Sur ce même morceau, il dit sa volonté d’écrire aussi pour dénoncer l’injustice qui ronge son pays. L’Algérie semble être le fil conducteur de cet album, Taaryk y exprime son attachement mais également la nécessité parfois de la quitter (Khalouni n’rouh). Plein de réalisme, le constat est amer dans Bin ba3dahoum (feat Deymed) qui parle de corruption et des deux mondes qui coexistent en Algérie, eux le pouvoir et nous le peuple.
Algérie rime avec « Rai » et comme on l’aime; Taaryk le sait, je vous laisse découvrir « N’Tia »le single phare de l’album avec son ami la star du Rai Cheb Hassen.
Mazal nebrizi, a comme un air familier. Dédicace ou hommage, on sent que MBS n’est pas loin.
Mais au-delà du marasme ambiant, Ghalet fi hsabek, un morceau aux sonorités de chaabi, vient adoucir un peu le récit de cette Algérie souvent ensanglantée et rappelle qu’il y a aussi du bonheur de ce côté de la Méditerranée.
L’album s’achève sur C’était écrit, un titre qui nous résume sa souffrance pendant son adolescence dû au terrorisme en Algérie pendant la décennie noire.
En bref, un album travaillé avec précision, des rimes soignées, un discours lucide et un son qui est loin de n’être que du bruit mais qui risque d’en faire.
Par Nanou

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