Ali Amran à la conquête du pays kabyle

Il animera une quinzaine de spectacles gratuits
L’initiative est unique en son genre. Le chanteur Ali Amrane, qui a su se faire une place au soleil dans le monde artistique kabyle, entamera dès ce samedi 15 mai une tournée dans les trois wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa où il animera une quinzaine de concerts surtout à travers les localités de ces trois wilayas.
C’est du moins ce qu’il a indiqué lors d’un point de presse animé hier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Cette initiative, qui se veut un moyen «vers le public», est organisée sous l’égide de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou comme elle est sponsorisée par Racine Auto et Izem Pro.
Pour la wilaya de Tizi Ouzou, cinq localités, en plus de la Maison de la culture qui accueillera le premier concert samedi prochain, sont sur l’agenda de l’artiste. Il s’agit entre autres des Ouadhias, Aïn El Hammam, Tizi Ghennif, Larbaâ Nath Irathen. D’autres concerts similaires seront organisés à Bouira et un autre à Béjaïa.
En un laps relativement court dans le parcours d’un artiste de quelque horizon qu’il soit, Ali Amrane aura connu une percée fulgurante dans le monde si retranché de la musique kabyle dite moderne. Avec sa voix unique, ses mélodies qui ne sont que le fruit d’une recherche sans cesse renouvelée, il touche à tous les aspects. Ali chante la dérision, la relation amoureuse qui n’est pas acceptée dans sa plénitude, le tout dans des situations comiques qui frisent le ludique, de la difficulté d’être… Les thèmes qu’il traite sont aussi variés que le monde dans lequel nous vivons.
Ali Amrane est arrivé dans le microcosme artistique kabyle comme par effraction. Sans avertir. Sa musique, on peut la situer, comme il tend à le dire lui-même, dans le folk rock ou encore dans la pop rock kabyle parce que la chanson en elle même est kabyle, le texte est kabyle ainsi que la mélodie. Il y a donc du travail sur le plan rythmique et sur le plan harmonique.
De suite, il s’est taillé une place de choix, pour ne pas dire sur le podium, dans ce même microcosme qui est si difficile à intégrer pour certains. De prime abord, il s’est fixé des objectifs. Atteindre un stade où de nombreux prédécesseurs ont échoué. Sans exagération aucune, cet artiste qui va vers les cimes n’a pour credo que cette inébranlable volonté de porter au-delà des frontières, non seulement géographiques mais surtout culturelles, la dimension amazighe.
Il a su, au fil des années, réussir un parfait mariage entre la musique et les études en magister qu’il a suivies à Tizi Ouzou. A ce titre justement, il ne parle jamais de glissement des études vers la musique. C’est plutôt un cheminement logique. La musique est, pour lui, une question de transmission de la langue maternelle.
C’est pourquoi il a d’ailleurs toujours été fortement convaincu que la musique ignore les frontières, les chefs… C’est donc une sorte de billet de transmission puisqu’on est dans la revalorisation de la langue et de la maintenance de la pratique de cette langue. Tout cela passe inéluctablement par la création dans le domaine de la poésie littéraire que par la recherche.
Le parcours d’Ali Amrane n’a pas été de tout repos. Après avoir édité son premier album, Amsebrid, il s’est produit en public, pour la première fois, à Tizi Ouzou et à Béjaïa et tout en remportant le premier prix du festival. Depuis, il a fait son petit bonhomme de chemin en accumulant tant de succès, l’un après l’autre. De là, il n’avait aucun choix, aucune autre perspective que celle d’intégrer le système professionnel.
Le Temps DZ 11 05 2010

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