Asidiqa El-Fen émerveille les spectateurs

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DANS LA SOIRÉE DU DIMANCHE PASSÉE, LES RESPONSABLES DU SECTEUR DE LA CULTURE ONT DONNÉ LE COUP D’ENVOI DU PROGRAMME CULTUREL SPÉCIAL RAMADHAN DE LA WILAYA DE CHLEF.
On note au programme cinq soirées musicales animées par les troupes «Abtal Ténès», «El-Assala Inshad», Al-Jawq de la wilaya, l’association des fêtes et la troupe «Chaouche» aux théâtres en plein air de Ténès, Oued Sly et El-Karimia. Les familles chélifiennes étaient au rendez-vous ; elles ont pris part à ces animations jusqu’à une heure tardive de la nuit notamment dans la ville côtière de Ténès. Le 4e art a eu sa part dans ce riche programme, avec la représentation de la pièce théâtrale Si El-Hani au cinéma «Djamel», au centre-ville de Chlef. Sur un texte de Abdelkrim El Houari adaptée du chef d’œuvre d’Eugène Labiche et une mise en scène de Missoum Laroussi, cinq comédiens ont interprété des rôles différents d’une trame qui invite le spectateur à la méditation sur les méfaits du mensonge et l’imposture adoptés en mode de vie. Si El Hani, riche paysan de son état, se porte candidat aux élections pour briguer un autre mandat de président de la chambre agricole cachant vivement son illettrisme devant Si Ali, son conseiller, lui aussi usurpant la fonction de vétérinaire et H’mida Benchegroun qui s’est attribué le titre d’archéologue. La jeune Saâdia, la fille de Si El Hani, vient toujours à sa rescousse pour lui rédiger ses discours ou lorsqu’il est mis à mal dans différentes situations qui lui imposent de justifier ses prétendues compétences intellectuelles, devant Zoubida la domestique, au courant de rien, mais bonne à tout faire, même lorsqu’il s’agit de faire compagne pour Si El Hani au hammam.
Dans cette ambiance où personne n’est au courant du jeu de l’autre, tout le monde est à la recherche d’un enrichissement illicite et d’une réputation excessive et imméritée. Malgré son analphabétisme, Si El-Hani éprouve une grande avidité d’assiéger des postes de responsabilité, il rêve de devenir député, sénateur, voire ministre des Finances. Puisant quelques fois dans le registre burlesque, Abdelkader Hor, Karima Mokhtar, El Hadi Salhi, Djamel Hamel et Djamila Ben Ahmed ont bien servi leurs personnages respectifs tant sur le plan de l’interprétation artistique que sur celui purement physique où leurs corps ne leur mentaient guère. Pour inciter à la réflexion, le metteur en scène, aidé par Farouk Khelif, se conformant à un texte bien écrit, a choisi de croiser les destins des usurpateurs, par le mariage de Saâdia et de Smail, le fils du faux archéologue, gardant intactes leurs ambitions erronées et les éloignant de la voix de la raison. Dans une scénographie savamment conçue par Mustapha Guerziz, il est fait référence au grand néoplasticien Piet Mandrion qui réduit la création plastique aux couleurs et aux formes linéaires les plus élémentaires. L’apport de l’éclairage était concluant au même titre que l’ambiance musicale qui observait une authenticité dans son contenu et une modernité dans sa forme esthétique créant ainsi des atmosphères adéquates au besoin de la dramaturgie. Fondée en 2011, la coopérative «Asdiqâe El-Fen» (les amis de l’art), présidée par Missoum Laroussi, a déjà produit : El Âayta, Îkd El Djouhar, Tahia ya fen’nan (pour enfants), «Moughamaret Fayrouz» (pour enfants), Frelanda et Si El Hani. Outre le théâtre, «Asdiqâe El-Fen» renferme plusieurs autres disciplines artistiques et se fixe pour objectif la promotion des jeunes talents et la stimulation du programme en cours pour la construction d’un théâtre dans la ville de Chlef.
La coopérative fait une tournée dans l’Est algérien où elle donnera spectacle, tout au long du mois de Ramadhan, sur les planches des théâtres de Azzedine Medjoubi à Bôna (Annaba), Skikda… La grammaire (1867) est une comédie vaudeville qui a été jouée en un seul acte, pour la première fois en à Paris sur le Théâtre du Palais-Royal le 26 juillet 1867, dans laquelle Poitrinas, président de l’Académie d’Etampes arrive à Arpajon pour y marier sa fille et pour opérer des fouilles archéologiques dans le jardin de son hôte. Pour rappel, Eugène Labiche (1815-1888) est un dramaturge français, auteur de près de 180 œuvres théâtrales qui lui ont valu d’être élu à l’Académie française en 1880 malgré l’opposition apportée par certains immortels (académiciens) qui ont déploré «l’invasion des genres inférieurs».
ZAKARYA M.
http://www.lnr-dz.com
Photo : Coop Amis l’Art Chlef (@Facebook)

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