Musicien (18/11/1907 – 14/07/2003) – Le légendaire guitariste cubain
Son éternel cigare aux lèvres, et le panama sur la tête, Compay Segundo était un virtuose de la guitare à sept cordes, “l’Armonico”. Il reste l’une des figures essentielles de Cuba pour avoir introduit le “Son” dans le monde.
Le Buena Vista Social Club
De son vrai nom Maximo Francisco Repilado Muñoz, le légendaire guitariste cubain Compay Segundo débute la guitare et le “tres” (guitare cubaine à trois doubles cordes) avec son frère. Mais il se lasse vite de l’instrument et invente à la fin des années 1920 l’armonico, une guitare possédant une troisième corde double. C’est grâce à cet instrument qu’il écrira son premier standard, “Yo vengo aqui”, alors âgé seulement de quinze ans.
Suite à l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro dans son pays, Compay travaille comme rouleur de cigare et joue de la clarinette au sein du trio “Mataramos” pendant douze ans. Mais la légende naît véritablement au début des années 1950 avec le duo “Los Comprades” dont il est le chanteur régulier. Il joue alors au “Buena Vista Social Club”, un club musical de La Havane et une véritable réserve de talents musicaux, comme Ruben Gonzales, Ibrahim Ferrer et Omara Portuondo. Mais la révolution castriste oblige le lieu à fermer, et Combay Segundo doit laisser sa carrière de côté.
A la conquête de l’Europe
Il doit alors attendre les années 1980 pour monter sur la scène d’un petit festival organisé à Washington avec sa chanson “Chan Chan”, qui devient un classique du son cubain (rythme paysan qu’affectionnent les Cubains de l’est ). Compay Segundo découvre l’Europe en 1994 avec son groupe “Compay Segundo y sus Muchachos” (composé de Benito Suarez, Hugo Garzón, et de son fils Salvador Repilado). Il enregistre alors un album aux Canaries et effectue une tournée en Espagne, pays qu’il aime beaucoup. Une nouvelle carrière s’ouvre à lui quand, l’année suivante, il fait sa première tournée en France et en Belgique. Il enregistre alors à Madrid “Antologia” un album avec des chansons écrites entre 1922 et 1994, suivi de “Yo vengo aquí”, en 1996, disque d’or en France.
L’ascension de la musique cubaine
Puis, à l’initiative du guitariste americain Ry Cooder, passionné depuis des années par la musique cubaine, il participe en 1998 à l’album Buena Vista Social Club, dans lequel sont réunis tous les membres de l’ancien club. Quatre millions d’albums seront vendus dans le monde, et un Grammy Award vient couronner ce succès, le plus grand qu’ait connu la musique cubaine jusqu’alors. L’année suivante, Compay Segundo signe l’album “Calle Salud”, disque d’or en France, et où figure un duo avec Charles Aznavour, “Morir de amor”.
“Las Flores de la Vida”, son deuxième album, voit le jour en 2001, suivi, un an plus tard, de “Duets”, un album uniquement composé de duos avec, entre autres, Cesaria Evora, Khaled et Antonio Banderas. Il reçoit bientôt la distinction Félix Varela, la plus haute décoration artistique cubaine, avant de s’éteindre à la Havane le 14 juillet 2003, à l’âge de 95 ans, des suites d’une infection rénale. L’Etat cubain lui a offert des funérailles nationales avec les honneurs militaires à Santiago de Cuba.
Compay Segundo – Portrait
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