Le concert tant attendu de cheb Khaled a finalement eu lieu, lundi dernier, au théâtre de Verdure. Pour le coup, des milliers de fans ont fait le déplacement des quatre coins de l’Algérie pour assister à la prestation de celui qu’on appelle le King du raï !
Ceci dit, force est de constater que l’enthousiasme suscité par cet événement a provoqué, ici et là pendant la soirée, des débordements. Alors que Khaled a débuté son show seulement à partir de 23h, c’est à 20h que la foule s’est mise à se rassembler devant l’entrée principale du théâtre de Verdure. Une foule énorme que le dispositif policier n’arrivait pas à contenir. La police, pendant ces soirées de festivités, obéit généralement à une certaine procédure : celle de ne laisser entrer, prioritairement, que les couples et les familles, avant de laisser passer les bandes de jeunes, et cela afin que l’ensemble soit plus ou moins mixte. Mais lors de la soirée de Khaled, l’engouement était tel que la police ne parvenait plus à rien contrôler ; du coup, afin de dompter la foule, la matraque était de mise ! D’un côté, les groupes de jeunes, enfiévrés, essayaient de forcer le passage, de l’autre, la police, sur les nerfs, s’adonnait à matraquer «sur le tas».
Mais face à la foule qui se faisait de plus en plus nombreuse, la police n’a eu d’autre alternative que d’ouvrir les portes. En moins de deux, le théâtre de Verdure s’est retrouvé bondé. Malgré cela, les fans continuaient à affluer encore ; certains ont même pris le risque d’atteindre les gradins du théâtre en passant par-dessus la rambarde du boulevard. Quant à la deuxième entrée, celle par où entrent les artistes et les invités, une foule tout aussi compacte y était massée. Bien que munis de carton d’invitation, dans un premier temps, les forces de l’ordre se sont montrées inflexibles et les ont empêchés d’accéder à la salle. «Invitation ou pas, par ici ne passe que Khaled, allez, circulez !» ont-ils dit, avant de se rétracter sous l’insistance de la foule.
La soirée a donc débuté seulement aux alentours de 23h. Ceux assis aux premiers rangs, les officiels en somme, ne se sont rendu compte de rien de cet autre aspect de la soirée, celui de l’anarchie et de la désorganisation la plus totale.
Akram El Kébir
06 07 2011