Montpellier sera, ce lundi 17 mai 2010 le haut lieu de la liberté de la presse au Maghreb. Pour la première fois, des journalistes aux prises, en Tunisie en Algérie et au Maroc, avec leurs dirigeants respectifs, parleront du combat qu’ils mènent pour soulever la chape de plomb qui pèse sur l’information dans leurs pays.
Taoufik Ben Brik est le plus fameux d’entre eux. Après six mois d’enfermement, ce journaliste intraitable est sorti le 27 avril du bagne de Monaguia, à trente kilomètres de de Tunis. Il y avait été emprisonné après qu’une femme se fut plainte d’avoir été « agressée » par l’opposant. A l’évidence, un coup monté.
Radio indépendante
Autre journaliste de Tunisie : Sihem Bensedrine. Le 20 octobre, cette femme intrépide a été rouée de coups par des policiers en civil alors qu’elle se rendait à une formation pour la couverture des élections par les médias. Elle a créé Kalima, une radio indépendante, doublée d’un site internet, qui diffuse sur la Tunisie et depuis peu sur l’Algérie. Yahia Bounouar, le journaliste indépendant qui anime Radio Kalima Algérie, sera là pour raconter comment, à la demande des présidents Ben Ali et Bouteflika, Eutelsat a mis un terme le 16 mars à la diffusion par satellite de cette station indépendante.
Dissidents
Mohamed Benchicou, fondateur du quotidien Le Matin, a, lui, croupi pendant deux ans dans la prison d’El harrach, à Alger. La raison? il n’avait pas respecté la loi régissant le contrôle des changes. Il s’agissait surtout de le faire taire. En octobre 2008, son dernier livre, Journal d’un homme libre, a été bloqué par la police à l’imprimerie.
Dernier témoin : Ali Lmrabet, fondateur au Maroc de l’Hebdo Demain, condamné en 2004 à trois ans d’emprisonnement et à dix ans d’interdiction de journalisme en raisons d’articles « mensongers ».
« Liberté de la presse au Maghreb », lundi 17 mai, 19h30 au club de la presse. 1, place de Nombre d’Or à Antigone. Montpellier.
J. Molénat.
La gazette de Montpellier.
"Liberté de la presse au Maghreb", lundi 17 mai à Montpellier
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