Mawazine. Deux scènes, deux ténors incomparables

Santana: Viva le père du rock latino
Abdelhadi Belkhayat et Carlos Santana ont fait vibrer le cœur des milliers de spectateurs à l’Espace Nahda et OLM Soussi
Après Elton John et BB King, Carlos Santana exprime son doigté à la guitare, reconnaissable entre tous.
Aux premières notes de guitare égrenées sur la scène de l’OLM Souissi, c’est l’explosion de joie du public qui reconnaît l’inimitable phrasé musical du père du rock latino, et de la World music…Santana ! Il y a foule. L’ambiance est électrique. Le véritable prodige de la guitare, moustache et couvre-chef de rigueur, est entouré de musiciens tout aussi scéniques et «caliente» que lui. Santana, alias Carlos Alberto Santana Barragan, fait une entrée fracassante sur la scène et on ne peut s’empêcher de penser à cette prestation mythique du guitariste latino en 1969, à Woodstock, immortalisée par le film éponyme. La légende était née et elle est toujours là devant des spectateurs électrisés par les sons métissés de rock et de salsa qui coulent entre les doigts de la star.
Les morceaux s’enchaînent à un rythme endiablé. Santana, ne chante pas ou peu. Il préfère laisser chanter sa guitare électrique, exhibant effets de jeux, legato, glissés tirés dont le maître incontesté a le secret. Je considère ma guitare comme une femme. Comme elles, elle est mystérieuse et imprévisible» ajoutant, malicieusement, je veux donner du bonheur aux femmes. Aussitôt dit, aussitôt fait, le virtuose laisse magiquement échapper de son instrument des sons nerveux, parfois stridents, parfois doux et chauds, mais toujours lyriques. Les innombrables tubes qui ont fait la notoriété planétaire de la star rock latino et marqué de leur empreinte indélébile la World music fusent: «Maria Maria», «Soul Sacrifice», « Viva Santana», «Smooth» « Black magic women», «Sunshine of your love» reprises en chœur par un public exalté et à bout de souffle.
De longues jams largement instrumentales, prisées par le guitariste et son boy’s band latino ont définitivement achevé la foule. Sur des rythmes de rock-salsa échevelés et continus, les duels entre la six-cordes nerveuse du leader néo-hippie et l’orgue jazzy étaient sans cesse ponctués par les percussions afro-cubaines. Mais le clou du spectacle reste définitivement l’apparition d’un des anciens leaders du groupe Jil Jilala, le maâlem Bakbou et son inimitable gambri, jouant en solo ou en duo avec son homologue latino. Un coup d’essai magistral que Santana souhaitait de longue date, lui, qui considère que 95 % de sa musique est africaine.
Santana fait d’ailleurs partie des musiciens qui ont su au fil des années-40ans -faire évoluer leur musique en fonction de leurs diverses influences et expériences musicales. Ce moment s’affirme donc comme la vraie pièce de résistance de cette soirée hautement musicale. Santana voulait son concert sous le signe du partage, de la paix, du bonheur et de l’amour. En participant à ce festival il a véritablement «célébré l’esprit de l’humanité». Du pur bonheur !
Par Samira Ezzel | LE MATIN.ma
photos Mohssine KARTOUCH

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