CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes – France) C’est l’association Djazaïr 08 qui signe la programmation du concert du premier samedi du mois au Forum. Et c’est à nouveau un événement avec la venue d’Amazigh Kateb, l’ancien leader charismatique du groupe grenoblois Gnawa Diffusion (qui est également le fils de l’écrivain Kateb Yacine).
AMAZIGH KATEB est arrivé en France en 1987 et a entamé sa carrière en 1992. Après cinq albums et des milliers de kilomètres de tournées, il s’est lancé en 2009 dans un nouveau projet, en solo cette fois, et abordant pour la première fois l’écriture de son père, fondateur de la littérature algérienne moderne (Nedjma, Le cercle des représailles…).
Les Gnawas sont, pour une partie d’entre eux, des descendants d’anciens esclaves issus de populations d’origine d’Afrique noire (Sénégal, Soudan, Ghana…). Le terme Gnawa identifie spécifiquement des Marocains. En Algérie le terme utilisé est Diwane.
La musique Gnawa (mot qui vient de Guinéen) est une musique noire africaine qui a été exportée vers le Maghreb (essentiellement vers le centre du Sahara et le Maroc) où elle a été malaxée avec les rythmes locaux d’influence arabe ou turque. Amazigh Kateb revendique d’ailleurs l’africanité et le mélange de cultures de l’Algérie qui n’est ni blanche ni noire. « La dimension qui manque aux Maghrébins », dit le chanteur, « c’est la dimension africaine. Pour se réconcilier avec elle, on doit d’abord se réconcilier avec les Africains que l’on a spoliés, c’est-à-dire les Gnawas, les Noirs du Maghreb. Leur culture a eu la force de s’accommoder de nos traditions, de notre langue, de notre religion ! »
Amazigh signifie « l’homme libre » en langue berbère.
Amazigh Kateb a sorti Marchez Noir fin 2009. Voici ce qu’il en dit : « Cet album est une insomnie en forme de manifeste : un manifeste pour l’amour, la révolution, le rire, la danse, la sueur et la résistance. Il correspond à un besoin de faire le bilan humain et artistique de 20 ans d’exil et de deuil, de route et de scène, de solitude et de collectif. Sur le plan artistique et musical, il est recentré autour de la voix et du texte, en laissant de l’espace aux instruments et à l’interprétation. L’aspect général est rugueux et utilise une grande variété de sonorités ethniques, mises en relief et en valeur par des sons modernes qui s’y mêlent pour donner un ensemble de sensations et d’ambiances allant de la chanson châabi, au raï, en passant par le gnawi, le ragga, le reggae, le rock, l’électro ou le hip-hop ».
Le retour de Maud, alias Moun Pinz
En première partie, Abderzake Chaouchi (Djazaïr 08) a voulu donner au public ardennais une chance d’entendre pour la première fois Nuno & the End, le groupe de trip hop du Portugais madérien Nuno Filipe, dans lequel Moun Pinz (Maud Pinzoni, la fille du rocker ardennais Daniel Pinzoni) chante depuis plusieurs années et dans lequel elle a également signé quelques textes.
Il y a une bonne quinzaine d’années, Maud (à l’époque) chantait du rock et de la soul. Il y a quelques mois (édition du 6 janvier 2011), nous avions présenté la nouvelle Moun et Nuno & the End dans nos colonnes en lui souhaitant une tournée française ; cette première prestation ardennaise pourrait en être l’amorce. Avec deux chanteuses (Tasha Glis et Moun Pinz) et des projections en fond de scène, Nuno & the End est un groupe plutôt spectaculaire.
http://www.lunion.presse.fr
05 05 2011
Nuno & the End et Amazigh Kateb en soirée
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