Mebarek Athmani mieux connu sous son nom d’artiste Othmane Bal (né en mai 1953 et mort tragiquement le 17 juin 2005) est un chanteur algérien . Avec sa voix chaude, il interprétait notamment ses chansons dans le style du tindé, le genre musical de sa région de Djanet, qu’il a contribué à faire découvrir au public algérien et international.
Né à Djanet, dans le Grand Sud algérien, au sein d’une famille de mélomanes et de poètes, il est bercé par la musique de sa mère, grande chanteuse de tindé.
Virtuose du luth, un instrument qu’il avait découvert lors de ses études en médecine au début des années 1970, il écrivait des textes en tamacheq et en arabe, saupoudrant parfois ses couplets d’un peu de français. « Il a revisité la musique du terroir et a contribué à sa renaissance et à son élargissement au-delà des frontières.
Auteur, compositeur, interprète, il a rehaussé la musique targuie pour lui donner une dimension universelle.
Il étudie au lycée de Tamanrasset et fréquente des musiciens. Il va réaliser de nombreux enregistrements avec notament des artistes de belle renommée – Il a écrit de nombreux textes inspirés des traditions orales touareg, les tissiouaye, en tamahak, en arabe et en français.
Respectueux de la tradition, Othmane Bali était aussi ouvert aux fusions et aux métissages. Il avait notamment enregistré trois albums avec l’Américain d’origine indienne sherokee Steve Shehan et venait de terminer une belle aventure musicale avec le jazzman français Jean-Marc Padovani.
Il donne son dernier spectacle de l’artiste en mai 2005 à la salle Ibn Zeydoun, à Alger.
Nabil Bali est le fils de Athmane Bali, chanteur, joueur de luth, célèbre poète des Touaregs kel Ajjer de Djanet emporté dans son véhicule par une crue dévastatrice. A l’âge de 13 ans son père lui offre une guitare classique. Il apprend tout seul puis rejoint sa troupe avec laquelle il joue aussi de la derbouka. Après la mort de son père, Nabil décide de reprendre le flambeau. Son père écrivait des textes en tamacheq et en arabe, il chantait d’une voix chaude et forte. Il jouait du « contemporain touareg », comme il aimait à le désigner et était devenu une véritable curiosité pour les musicologues. Othmane Bali avait même introduit, à la manière des Calypso antillais, des bidons d’huile et des jerricans d’essence dans sa musique.