Ouzellaguen : Une pléiade d’artistes subjugue le public

La maison de jeunes d’Ighzer Amokrane, dans la commune d’Ouzellaguen, a renoué avec la musique et la poésie samedi dernier dans la soirée, à l’occasion de l’hommage rendu par l’association Horizons au cinéaste émérite Abderrahmane Bouguermouh.
Des chanteurs kabyles connus et d’autres prometteurs n’ont pas manqué de louer la simplicité et la générosité d’un grand Monsieur du cinéma algérien avant de se relayer sur scène. Nous citerons, par ordre de leur apparition devant le public, Rabah Inasliyen, Azal, Zourane, Debza, Ahmed Awzellag, Medjahed Hamid, Zayane et Brahim Tayeb. Des intermèdes poétiques ont été insérés par les poètes Hadjira Oubachir et Ahmed Awzellag dans une ambiance chaleureuse finement orchestrée par Malika Aït Kaci, animatrice à la Chaîne II de la Radio. Da Abderrahme, entouré de sa famille et de ses amis, s’est dit ravi d’être honoré par les siens de son vivant. Les craintes des membres de l’association organisatrice de se voir déborder par la foule au regard de la qualité des artistes invités se sont dissipées au fur et à mesure que le spectacle se déroulait. Même sans médiatisation, le bouche à oreille a fini par faire salle comble. Une organisation sans faille qui mérite d’être encouragée.
Par H. A. D.
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Né le 25 février 1936 à Ouzellaguène, fils d’un instituteur de la sévère école normale française et d’une mère analphabète qui ne connait que les poèmes et chants kabyles. Etudes secondaires à Sétif où il voit de prés l’horreur et la mort lors des événements de 1945. En 1957, il rencontre l’écrivain Mouloud Mameri ! Début d’une longue amitié. Après un passage à l’IDHEC (Institut des hautes des Etudes Cinématographiques) en 1960. Bouguermouh réalise des émissions de variétés pour la télévision, RTF, à Cognacq Jay.
En 1963, il retourne au pays et participe à la création du CNCA (Centre National Cinématographique Algérien). Il en est exclu en 1964, à cause de ses idées. En 1965, sur un texte de Malek Haddad, il tourne « Comme une âme », un moyen métrage en berbère. Le film est refusé par le ministère qui en exige une version arabe. Il part alors pour Paris où, il post-synchronise le film en français: cela lui vaudra un deuxième licenciement, la confiscation et la destruction des positifs et des négatifs. Le film ne sera jamais diffusé.
De 1965 à 1968, il réalise une série de documentaires de commande et prend contact avec les premiers intellectuels de la revendication berbère, Monsieur Hannouz, Taous Amrouche, Mouloud Mameri, Batouche Mouloud et Bessaoud Mohand Arab. Le réalisateur s’intéresse à un documentaire archéologique avant de tourner un autre moyen métrage « la grive », en 1967. Plusieurs fois primés, le film constitue selon les journalistes l’une des premières anthologies cinématographique algérienne. En 1968, il dépose « La colline oubliée » à la commission de censure. Dans une lettre d’intention, il précise que ce film ne peut se faire qu’en kabyle. Le projet est rejeté sans explication. Commence alors une langue traversée du désert au cours de laquelle, il collabore avec Mohamed Lakhdar Hamina dans « Chronique des années de braises », en 1973.
Il réalise successivement pour la télévision « les oiseaux de l’été », en 1978 puis « Kahla oua beida », en 1980, grand succès populaire. En 1987, il tourne son premier long métrage en 35mm « Cri de pierre », plusieurs fois primé à l’étranger, mais très attaqué en Algérie. En 1989, on lui accorde enfin, l’autorisation de tourner en berbère « La colline oubliée » (1996).
À partir de la fin des années 60, il tourne plusieurs courts métrages et contribue par la réalisation d’un épisode au film collectif L’Enfer à dix ans (1968). Il travaille comme assistant réalisateur pour Lakhdar Hamina (sur Chronique des années de braise) et réalise deux longs métrages pour la RTA, Les Oiseaux de l’été (1978) et Noir et blanc / Kahla wa beida (1980). Longs métrages : Cri de pierre / Ourâkh al-hajar (1986), La Colline oubliée (1996).
films
1996 Colline oubliée, La L’adaptation du roman éponyme de Mouloud Mammeri (Paris, Plon, 1952, 1965) par le cinéaste algérien Aberrahmane Boughermouh. Adapté du célèbre roma […](CAAIC (Centre algérien pour l’Art et l’Industrie Cinématographique)) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur, scénariste
1987 Cri de pierre (çourâkh al-hajar) (ENAPROC) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur, scénariste
1980 Regard de la main Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur

1980 Noir et blanc
(Kahla oua beida) Grand succès populaire dans lequel le réalisateur tourne en dérision le pouvoir, mais qui lui vaut une fois de plus la répression non-dite du pouvoir.(Radiodiffusion Télévision Algérienne (RTA)) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1978 Oiseaux de l’été (Les) (Radiodiffusion Télévision Algérienne (RTA)) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1975 Chronique des années de braise (Waqai’ sinin al-Jamr) Ahmed, paysan pauvre, quitte son village pour la ville à la recherche d’une vie plus facile. Il rencontre Milhoud, un fou visionnaire, et surtout la m […](Centre National des Arts et de la Culture (CNAC)/ONCIC – Office National de l’Art et de l’Industrie Cinématographique/Screen Production Inc.) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que assistant réalisateur
1968 Enfer à dix ans (L’) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1968 8 mai 1945 (Le) Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1968 Jeux universitaires maghrébins Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1967 Qhardaïa Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur

1967 Souf (Le)
Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1967 Grive (La) Film plusieurs fois primé. Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur
1965 Comme une âme Sur un texte de Malek Haddad, moyen métrage en berbère. Le film est refusé par le ministère qui en exige une version arabe. Il part alors pour Pari […] Abderrahmane Bouguermouh est associé(e) à ce film en tant que réalisateur

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