Sidi Bel Abbès. Festival du raï : La « Abdoumania » déferle sur le stade des 3 Frères Amarouche

Le chanteur du groupe Famille des arts n’a pas tenu plus de dix minutes sur scène, en cette cinquième soirée du festival du raï qu’a abrité, dimanche soir, le stade des 3 frères Amarouche.
Hué par la foule, il n’avait d’autre choix que de céder le micro à cheb Yacine, l’un des artistes qui ont fait les beaux jours de la chanson raï durant les années 1980 et 1990, avant de tomber dans l’oubli. Cheb Hasni et Billal notamment, qui lui doivent beaucoup, se sont fait connaître en reprenant à leur compte de nombreuses chansons écrites et composées par Yacine. Dans un autre registre, les Magic System, avec leur bonne humeur manifeste et leurs rythmiques zouglou, ont gratifié le public de leurs plus belles mélodies. Le quatuor, originaire ivoirien, a, dans une musique hybride et en chœur, fait étalage de ses plus grands succès, n’hésitant pas à les métisser avec quelques morceaux raï’nb. Un show frénétique interrompu par une coupure d’électricité de dix bonnes minutes, au moment même où les Magic System entamaient leur morceau préféré : C Chô, ça brûle… Sur les gradins, les milliers de fans de cheb Abdou — tête d’affiche de cette soirée — s’impatientent et s’en prennent vertement aux organisateurs après cette panne intervenue vers les coups de minuit. Là, ça chauffe vraiment !
Cheb Nacim, lauréat du prix du meilleur jeune chanteur de raï, de l’édition 2009, ainsi que cheb Akil tenteront, tant bien que mal, de faire oublier au public ce malencontreux incident. Peine perdue. Le public ne revient à de meilleurs sentiments qu’après l’entrée sur scène de cheb Abdou en costume blanc et t-shirt blanc moulant. Accueilli en véritable vedette, l’auteur de Madre madre, de son vrai nom Niar Abdelmoutaleb, enflamme les gradins vers 2h du matin, faisant littéralement exploser l’applaudimètre. Se contentant d’un accompagnement minimal où la derbouka (percussion) tient le premier rôle, cheb Abdou déterre ses gros tubes, du raï-roots hérités des divas du raï, les meddahates. S’en suit alors dans les gradins une véritable « abdoumania » que continue d’entretenir l’un des chanteurs les plus atypiques et extravagants de la scène raï algérienne. Il vient d’ailleurs de sortir, il y a quelques jours, un nouvel album au titre très explicite et provocateur : Ana gajit oufhamha ki bghit (je me suis engagé, comprend ça comme tu veux). Un titre dédié aux harraga, littéralement « les brûleurs », ces jeunes qui ne pensent qu’à quitter leur paysss…
Par M. Abdelkrim

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