Par : Sara Kharfi
Lundi, 10 Juin 2013
Musicienne et ethnomusicologue américaine, elle s’est produite vendredi soir aux côtés de la formation Wlad Bambra, qui a inauguré la compétition du festival. Après avoir réalisé une maîtrise sur son maître marocain, Mâalem Abdellatif El-Makhzoumi, Tamara Turner prépare une thèse de doctorat sur les diwanes algériens, précisément sur les Haoussa.
Liberté : Comment vous avez rencontré les Wlad Bambra d’Alger ?
Tamara Turner : J’ai rencontré Wlad Bambra il y a à peu près six mois, grâce à Facebook, et en découvrant des vidéos postées sur YouTube. J’ai pris contact avec les membres de la formation que j’ai rencontrés quelques mois après. En fait, après la recherche que j’ai entamée sur les Gnawa, j’ai décidé de me concentrer sur le diwane, pour découvrir ce qui se passe actuellement dans le domaine de la musique en Algérie.
Vous êtes en Algérie, depuis le 1er mai dernier, comment les choses se passent-elles jusque-là ?
J’ai rencontré beaucoup de personnes qui m’on aidée à découvrir le diwane, et qui m’ont mise en contact avec des Mâalems d’Alger et d’Oran. J’ai commencé à élaborer mon travail de recherche, en interrogeant ces personnes sur les différents aspects de cette musique et de sa pratique aujourd’hui en Algérie. En fait, ma venue dans ce pays s’inscrit dans la continuité de ce que j’avais déjà entamé, et je suis très contente.
Qui avez-vous rencontré jusque-là ?
J’ai rencontré le jeune Mâalem Lahbib d’Oran, et quelques-uns de ses disciples, ainsi que son maître Mâalem Houari à Oran. J’ai rencontré également des chercheurs et des universitaires. Mais je suis consciente que ce travail me demandera davantage de concentration et de recherche avant d’entamer la rédaction de ma dissertation, en 2014. Actuellement, je suis en train de tâter le terrain. Au départ, je ne savais pas exactement sur quoi j’allais travailler.
Et à présent, vous le savez ?
Je compte travailler sur la musique diwane et son répertoire. Ce qui m’intéresse pour le moment, c’est le Haoussa. Au Maroc, pour ma thèse de magistère, j’avais travaillé sur mon maître Mâalem Abdellatif El-Makhzoumi, qui pratique un genre particulier dans la musique gnaoua ; c’est une rythmique très lente. En plus de me transmettre un savoir, il m’a aussi offert un goumbri qu’il a fabriqué il y a dix ans.
Comment avez-vous découvert le diwane, le gnaoui, etc. ?
J’ai découvert le gnaoui en 2010, dans le cadre de mes recherches réalisées avec mon professeur qui a fait des études sur la musique en Tunisie. Je me suis donc beaucoup documentée et lu des ouvrages sur le gnaoui au Maroc et le stambali en Tunisie. Je crois, en tout cas, que ce qui est captivant dans le diwane, c’est l’existence d’un mélange de genres très intéressant en Algérie. Le diwane algérien est diversifié. Le seul répertoire conservé dans le diwane est le Haoussa, et c’est pour cela que je compte l’étudier en premier lieu.
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Via GnawAmazigh (officielle) @Facebook
TAMARA TURNER À “LIBERTÉ” “Le diwane algérien est diversifié”
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