Interprété par Samir El Hakim et Amazigh Kateb, l’avant-première du spectacle «Le Poète comme boxeur», mis en scène par Kheireddine Lardjam, a eu lieu lundi.
Kateb Yacine le poète, l’homme de lettres, le communiste révolution-naire, le militant infatigable et non-partisan, l’internationaliste sans frontière, était de retour lundi dernier, le soir, au Théâtre régional de Béjaïa, plusieurs années après sa disparition, grâce à son oeuvre intitulée «Le poète comme boxeur» montée en spectacle poétique par la compagnie El Adjouad.
Pour un pari qui n’en était pas un, c’était gagné haut la main. La salle était comble, remplie par un public accro du 4e art. Pourtant, il régnait une ambiance théâtrale sans égale. Dans un silence de cathédrale, les spectateurs ont suivi le spectacle avec beaucoup d’attention, d’admiration et d’affection pour les textes de Yacine. Les deux comédiens ont d’emblée accroché l’assistance par leur présence remarquable sur scène.
Pourtant, il s’est déroulé sans annonce, ni affiche, ni même tapage médiatique, d’une manière discrète comme a toujours vécu le père de Nedjma. L’information a circulé uniquement par la voie traditionnelle, de bouche à oreille. C’est en somme une autre preuve, une démonstration de plus sur la qualité du public béjaoui qui se réconcilie avec sa ville qui retrouve enfin sa vocation. Des traditions théâtrales ancrées auxquelles Omar Fetmouche a su, en un laps de temps, redonner l’âme. Bravo l’artiste!
Avec pour Interprètes Samir El Hakim et Amazigh Kateb, le metteur en scène Kheireddine Lardjam rend hommage au père de Nedjma en reprenant l’un de ses récits: Le poète comme boxeur.
Le comédien Samir El Hakim, accompagné de Amazigh Kateb, le fils de l’auteur, a plongé la nombreuse assistance du Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa dans un voyage dans le temps pour revisiter les textes, mais aussi les déclarations radiophoniques de Yacine, le poète, l’immortel. Le spectacle théâtral du genre montage poétique a été aussi à des moments partagé entre chants de résistants et portrait de l’écrivain…Kateb Yacine, un écrivain talentueux, un poète, un militant de la première heure, engagé pour toutes les causes justes et enragé contre le désordre établi, lui qui nous a quittés en 1989. Avec un montage de Samuel Gallet, le spectacle se veut un travail sur les textes du poète comme nous pouvons le lire dans le prospectus: «Travailler sur les textes du poète algérien, faire entendre la voix de celui pour qui la résignation à la réalité officiellement admise et établie fut toujours impossible, venir questionner le rapport que nous entretenons avec lui en ce début du vingt-et-unième siècle, me semblent être des enjeux véritables (…)»
Avec «Le poète comme boxeur», Kheireddine Lardjam, qui a mis en scène le spectacle grâce au recueil des textes et d’interviews assemblés par le jeune dramaturge Samuel Gallet, nous offre la parole intense et profonde de Kateb Yacine. Poésie, théâtre, interviews et déclaration radiophoniques sur le 4e art, le récit recomposé nous interpelle sur le rôle que peut jouer le théâtre en matière d’épanouissement culturel des peuples.
Auteur: Kateb Yacine
Mise en scène: Kheireddine Lardjam
Dramaturgie/montage: Samuel Gallet
Musique et chants: Amazigh Kateb
Interprètes: Samir El Hakim et Amazigh Kateb
THÉÂTRE RÉGIONAL MALEK BOUGUERMOUH DE BÉJAÏA Hommage au père de «Nedjma»
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