Tizi-Ouzou, Hommage A Samy El Djazairi : Un chanteur populaire résolument moderne

La Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou et le Comité des activités culturelles et artistiques ont organisé, hier (vendredi), un hommage appuyé au chanteur populaire célèbre Sami El Djazairi, de son vrai nom Ali Kanouni, disparu il y a de cela 26 ans.
La Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou et le Comité des activités culturelles et artistiques ont organisé, hier (vendredi), un hommage appuyé au chanteur populaire célèbre Sami El Djazairi, de son vrai nom Ali Kanouni, disparu il y a de cela 26 ans. Au programme de cet hommage à l’enfant de la Haute Ville de Tizi-Ouzou, auteur de plusieurs chansons célèbres, telles que Ya Rahla et Bnat El Djazaïr, une exposition de photos et articles de presse traitant de la vie et du parcours artistiques de l’artiste, projection d’une vidéo sur sa vie et parcours, des témoignages et un gala artistique. Hier, une forte délégation composée des responsables de la culture, des chanteurs, des membres de la famille et autres fans du chanteur-compositeur s’est recueillie sur sa tombe au niveau du cimetière de M’douha en déposant une gerbe de fleurs et la lecture de la «Fatiha». Samy El Djazair, qui s’est imposé sur la scène artistique nationale qui grouillait de talentueux chanteurs de la trempe de Cheikh M’hamed El Anka, naquit un 6 septembre 1945 à Tizi -Ouzou, à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour dire la misère et la vie dure qu’il avait vécues tout comme les jeunes des quartiers de la déchra (Haute-Ville) de Tizi-Ouzou, selon des éléments biographiques établis par M. Mohammed Attaf qui a connu l’artiste.
Selon ce dernier, Samy El Djazaïri était plein de vie et le peu d’études qu’il a faites ne l’ont nullement aidé dans sa vie active. « Il a fait différents petits boulots pour aider sa famille, notamment comme serveur pendant deux années dans la gargote de son père. Et là où il se trouvait, il ne cessait de tambouriner sur tout ce qui était à sa portée. Le rythme l’avait habité dès sa prime jeunesse. Ses premiers pas dans la musique, il les a faits en jouant de la derbouka.
En 1964, avec certains de ses amis, il avait créé un orchestre moderne au sein de la JFLN. Les répétitions se faisaient chaque soir dans la chambre 14 de l’ancien hôtel Koller (actuel Sonelgaz). Il était un artiste né aussi bien dans la musique, la chanson que dans le dessin puisque c’était lui qui avait décoré tous les murs de leur salle de réunion», selon toujours cette biographie, où il a été également écrit que «il interprétait alors des chansons de Mohamed Lamari, de Salim Halali, de Samy El Maghribi, de Lilli Bouliche et d’Enrico Macias. Avec son orchestre, il animait des soirées lors des fêtes nationales ainsi que dans les fêtes familiales avec toutes leurs réjouissances». En 1970, le chanteur émigra en France où il travailla dans les trains de nuit comme serveur dans les wagons-restaurants, tout en continuant à chanter, avant qu’un impresario ne le découvre et l’invite aussitôt à rejoindre la troupe musicale de l’Amicale des Algériens en France avec laquelle il avait travaillé, surtout lors des tournées aussi bien nationales que maghrébine. A Paris, il avait chanté dans les cabarets «El Djazaïr» et « Mon Seigneur » que fréquentaient beaucoup d’Algériens. Il avait côtoyé plusieurs célébrités de la chanson algérienne, marocaine et française qui l’aimaient pour ses qualités artistiques et humaines, selon M. Mohamed Attaf, qui a également écrit : «Appelé Samy au départ, il avait décidé de compléter son pseudonyme pour devenir Samy El Djazaïri pour se différencier de Samy El Maghribi qui animait, en même temps que lui, des soirées artistiques sur les places parisiennes». Samy El Djazaïri s’est distingué, selon l’auteur de cette biographie, «de par sa capacité de chanter tous les styles de musique, aussi bien le chaâbi, le kabyle, le hawzi, le moderne que l’occidental. Il chantait en kabyle et en arabe à l’image de cheikh El Hasnaoui ». Les thèmes de ses chansons tournaient autour de l’amour, de la vie sociale, de la séparation, de l’émigration et aussi de la Kabylie. Le célèbre compositeur Mahboubati lui a composé plusieurs textes qui connurent un très grands succès. Aya hadad, Errahla, Ya bnat El Djazaïr, Ya Radia, Wardia sont là des tubes ayant connu un succès authentique si bien que 26 ans après sa mort, elles sont toujours vivantes, chantées et fredonnées par tous les amoureux de la chanson, selon M. Attaf, rappelant que «jusqu’à nos jours, il n’y a pas de fêtes, surtout les mariages, où les orchestres, les disc-jockeys et les invités ne jouent, ne chantent et ne dansent sur les airs de Samy El Djazaïri». Le 3 avril 1987, Samy, qui incarnait l’avenir de la chanson algérienne, meurt dans un accident de voiture.
A son enterrement, l’Algérie entière lui a rendu un vibrant hommage, lui qui avait fait vibrer et continue de le faire par ses chansons, aussi belles les unes que les autres, les mélomanes de son pays. Les qualités aussi bien humaines qu’artistiques de Samy El Djazaïri ont été rappelées par tous ceux qui étaient présents à l’hommage que lui a rendu la Direction de la culture de Tizi-Ouzou, dont les membres de sa famille qui n’ont pas manqué de remercier vivement les initiateurs de cet hommage officiel à un artiste qui a marqué son temps.
Bel. Adrar
PUBLIE LE : 29-09-2013
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/47180

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