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[Vidéo] Hommage à ALLOULA

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Abdelkader Alloula est né le 8 juillet 1939 à Ghazaouet,
une petite ville de l’Ouest Algérien. Il fréquente l’école primaire à Aïn-El-Berd et poursuit ses études secondaires jusqu’au baccalauréat à Sidi Bel Abbès, puis à Oran.
Il interrompit ses études en 1956, quand le FLN décrète la grève des lycéens et des étudiants et sinitie cette même année au théâtre, au sein d’une troupe d’amateurs : El-Chabâb d’Oran. Dans ce cadre et jusqu’en 1960, il participe à plusieurs stages de formation et joue dans plusieurs pièces de petits rôles, sa passion se nourrissant de la pratique.
Dans un premier temps, il met en scène des œuvres d’autres auteurs : El-Ghoula de Rouiched, El-Tadalis (Les Bas-fonds) de Maxime Gorki, par exemple. Puis progressivement, il réalise des pièces qu’il a lui-même écrites.
Il fait des débuts remarqués de metteur en scène avec les sangsues (1969). Il utilisa le théâtre pour mettre à nu les maux dune société et d’un système.
En 1962, alors que l’on fêtait lindépendance, Alloula réalise sa première mise en scène en tant qu’amateur avec la pièce Les captifs de plante.
Alloula rejoint le Théâtre National Algérien (T.N.A), à sa création, en 1963.
De 1963 à 1965, il interprète des rôles dans Les enfants de La Casbah, La vie est un songe de Galderon, Dom Juan de Molière, La Mégère apprivoisée de Shakespeare, etc.
Parallèlement à son métier d’acteur, il se lance dans l’écriture et la mise en scène, faisant de la création son activité essentielle.
Dans El-Khobza (1970), son premier grand succès, Alloula nous promène dans un quartier d’Oran et nous fait vivre ses trépidations et ses inquiétudes, nous raconte ses malheurs.
L’année 1972 a vu la naissance de Homk Salim, le premier monologue du théâtre algérien, une œuvre théâtrale que Alloula a adapté du Journal d’un fou de Gogol. Il prend le parti de dénoncer implicitement les injustices sociales et politiques, de montrer le fossé d’incompréhension qui sépare les privilégiés des laissés-pour-compte. dont ce bout de video , interpreté par lui meme au TRd’ORAN en 1973.
Alloula fut majestueux et époustouflant dans ce rôle du fou, « du sage-fou », une parodie politique qui fait à la fois rire et pleurer !
Y succèdent, dans la même mouvance Hammam Rabi (1975), Hoût yakoul Hoût (1975).
Il a, d’autre part, participé au commentaire du film ;Oh ! Combien je vous aime. de Azzedine Meddour en 1985.
La trilogie : L’gouwal (1980), Lejwad (1984) et L’ithem (1989), représente, sans nul doute, le noyau dur de l’œuvre de Alloula, l’aboutissement d’un long travail, d’une recherche persévérante.
En juillet 1985, Lejwad révèle le talent de Sirat Boumediène dans le rôle de Djelloul el Fhaymi (Djelloul l’intelligent) auquel fut décerné le prix de l’interprétation masculine au Festival international de Carthage.
En 1993, Arlequin, valet des deux maîtres, pièce de divertissement, adaptée de lœuvre de Goldoni, clôture la création théâtrale de Alloula, comme si, avant de lancer sa dernière tirade de gouwâl et de tirer sa révérence,
le dramaturge algérien proclamait les droits au bonheur, à l’amour, à la vie et réaffirmait les vertus du rire pour comprendre et critiquer la société, pour maîtriser son propre destin.
Comment peut-on oublier L’ithem, Ettefah et Arlequin, valet des maîtres de Goldoni ? Comment ne pas évoquer ce « généreux » qui a donné son amour(cœur) et son humour aux enfants cancéreux et aux plus démunis ?
Voué entièrement à son art, Alloula, qui préparait une adaptation du Tartuffe de Molière, ne voyait pas le danger arriver. Lart dramatique l’accaparait et c’est sans compter sur ce jour fatidique du 10 mars 1994, en plein mois de Ramadhan, alors quil se rendait au palais de la Culture dOran où il devait donner une conférence sur le théâtre, que deux balles tirées à bout portant par deux terroristes l’atteignirent.
Abdelkader Alloula mourut des suites de ses blessures à lhôpital Val-de-Grâce, à Paris, le 15 mars 1994.
Il était considéré en Algérie et au-delà, dans tout le Maghreb, comme l’auteur d’une des œuvres les plus fortes et les plus populaires du théâtre algérien.

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