LE RETOUR DE GNAWA DIFFUSION PROVOQUE L'ÉMEUTE AU CHAPITEAU DU HILTON. Amazigh déchaîne les foules!

Par O. HIND – Samedi 28 Juillet 2012
lexpressiondz.com

Une fête est gâchée pour certains et savourée par d’autres dans une ambiance de délire collectif impressionnant.
Jeudi soir à Khaïmatkoum chez Djezzy, l’inévitable a été touché du doigt. Broshing Events qui nous a habitués à nettement mieux a raté son coup dans l’organisation en faisant défaut à son habituelle hospitalité et à son bon accueil à l’entrée, car totalement dépassé par les événements! Un monde fou s’est déplacé pour venir assister à ce qui devait être l’évènement artistique phare de cet été, le grand retour de la formation Gnawa Diffusion à Alger. Ce dernier s’est plutôt transformé en cauchemar pour certains. Revoilà Gnawa Diffusion de nouveau recomposé et de retour parmi nous après cinq ans de séparation! Mais l’engouement des fans a été tel qu’on n’a pas vu ou su calculer les risques d’une telle frénésie.
Une déferlante humaine s’est rué sur le chapiteau du Hilton. Certains spectateurs sont venus à pied tant la circulation dehors était monstre. Après près de deux heures d’attente dans l’espoir d’entrer et voir de près son idole Amazigh, les plus sages se sont résolus à faire demi-tour, tandis que les plus téméraires ont décidé mordicus et excédés de rentrer quitte à franchir les barrières de sécurité qui se sont avérées trop exiguës et malmener d’autres gens, ou encore à escalader les murs…
Des scènes surréalistes ont été enregistrées en cette chaude soirée ramadhanesque où des jeunes, venus de toute part pour se défouler, filles et garçons, se sont retrouvés piégés et emprisonnés au milieu d’une marée humaine en colère, près de l’étouffement. Devant l’ouverture, non pas des portes, mais de l’unique portail en fer, bousculades, malaise et cris pouvions-nous constater autour de nous… La police a dû être appelée plus tard en renfort pour remettre de l’ordre dans ce qu’on pourrait appeler ironiquement un cafouillage d’ordre «public». Bien que cela ne prêtait pas du tout à rire. Bien au contraire…
Le concert présumé annulé ou reporté au lendemain a bel et bien eu lieu vers 23 h30 où Amazigh et ses acolytes de Gnawa Diffusion, enrichi de deux nouveaux musiciens repêchés de sa récente aventure solo, a fait encore plus grimper la température dans la salle en interprétant un bon paquet de ses tubes de sa belle époque Gnawa qui nous a rappelé combien cela ne nous rajeunit pas! A lui non plus, puisque désormais, et c’est un Amazigh au cheveux poivre sel et à la barbichette grise avec qui il faudra désormais composer.
Amazigh, 40 ans, en nage, l’abdomen en tablettes de chocolat et de l’énergie encore à revendre n’a pas perdu de sa superbe ni de son aura légendaire en mouillant la chemise avant de l’enlever en interprètant ses meilleurs morceaux à l’image de Bab El Oued Kingston, Ouvrez les stores, Sabrina, Ombre elle, Match Bettikh ou encore Visa vie, etc. Il aura mis le feu comme lui seul sait le faire durant près de trois heures.
Le public en redemandait toujours plus tout en scandant son fameux slogan qui colle désormais à la peau du groupe «Chaâb yourid e’zetla batel) (le peuple veut sa dose de came gratuitement!) Pour les jeunes et moins jeunes mais aussi familles téméraires assises un peu en aparté dans le petit café aménagé dans le jardin mitoyen à la kheïma, la dose de Gnawa a bel et bien été administrée puisqu’un vent de folie s’est abattu ce soir-là chez Khaïmtkoum, à l’intérieur comme à l’extérieur dirions-nous. Mais si les uns repartiront avec le sourire, revigorés et enorgueillis d’avoir pu enfin assister au concert, d’autres se mordront les doigts en repartant bredouilles, déçus et frustrés de ne pas être entrés, mais plutôt sentis rejetés…
Gnawa Diffusion, c’est plutôt en plein air que cela se savoure. Le concert d’il y a quelque années sur la pelouse de l’hôtel Zeralda aux allures de Woodstock était un bel exemple de cet acabit. Gnawa Diffusion a fait la différence et prouve, encore une fois et mieux que jamais, qu’Alger a surtout besoin d’une vraie et grande salle de spectacle et devrait s’en doter le plutôt possible avant de faire subir aux Algériens un nouveau supplice car Amazigh compte bien revenir au mois d’octobre pour la promotion de son nouvel album. En attendant, les organisateurs devraient réfléchir par deux fois au choix de leur espace et peut-être ouvrir une billetterie au lieu d’attendre le jour J et à la dernière minute, ce qui gâche bêtement la fête au lieu de l’apprécier pleinement jusqu’au bout de la nuit…

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