Malya Saadi “Je dois tout à mon père”

Malya Saadi : Chanteuse et artiste peintre

Par : fayçal charif
liberte-algerie.com 08/06/2014

Malya Saadi. Chanteuse Musicienne.
Malya Saadi. Chanteuse Musicienne.

Douce dans le verbe et sensible dans ses notes musicales, elle se dévoile avec une voix berceuse et envoûtante qui transporte le public vers les rivages du souvenir, le dépose aux portes de la nostalgie et aux frontières du rêve. Elle tient sa douceur d’esprit, son amour de l’art et son penchant pour le châabi de son père, H’ssisen Saâdi, auteur compositeur, interprète de chaâbi et également peintre. Nous avons rencontré l’artiste…fille d’artiste.

Liberté : Vous êtes née dans un espace fait de musique et d’art. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Malya Saâdi : J’ai été élevée dans une famille d’artistes. Mon père est artiste-né et ma mère adorait l’art. La musique châabi et d’autres genres musicaux ont égayé mon enfance et une partie de mon adolescence. Je me couchais et me réveillais sur les belles mélodies du châabi et de l’andalou et sur la belle voix de mon père qui m’a bercée des années durant. Un père à qui je dois tout artistiquement.
C’est lui qui m’a transmis l’amour de l’art et de la musique. Je me revois toute petite en train de chanter avec lui ou de l’écouter chanter. Je me revois en train d’admirer les touches de ses pinceaux sur une toile de peinture. Mon père a beaucoup marqué mon enfance et auprès de lui, j’ai tout appris. J’ai été une fille comblée qui avait de la chance d’avoir un père comme lui.

Comment résumez-vous votre parcours artistique ?

Il n’était pas dit que j’allais devenir une artiste seulement par le fait que je sois membre d’une famille d’artistes et que mon père était chanteur.
Je ne suis devenue artiste que par la rencontre de plusieurs facteurs, entre autres la recherche dans la musique, la découverte des autres genres de musique, la rencontre et l’échange avec d’autres artistes du monde. Ma famille, et surtout mon père, ont été un plus qui m’a donné de la confiance et la protection et qui m’a appris à être une vraie artiste, créatrice et surtout modeste.Mon arrivée en France a donné un élan à mon envie de chanter et de peindre tout comme mon père. L’exil m’a donné des ressentis que j’exprime aujourd’hui dans mes chansons. Le châabi dans son authenticité, que j’ai apprivoisé avec mon père, m’inspire pour produire une musique traditionnellement algérienne mais qui va puiser dans la musique du monde.
Ici, en France, j’ai pu avoir cette opportunité d’approcher des genres musicaux qui enrichissent les notes. Ma belle expérience était de monter plusieurs fois sur scène avec un groupe de musiciens et chanteurs gitans. Dès le début, j’avais laissé le destin faire les choses, et je suis parvenu à réaliser mon premier album Ya Bhar.

Quelle est l’histoire de cet album qui a eu un franc succès, surtout en  Algérie ?

J’ai été très contente de l’accueil réservé à mon album en Algérie, et ici en France par la communauté algérienne et même par beaucoup de Français qui ont apprécié le rythme et les notes. Je ne pouvais pas demander plus.
Dans cet album, je voulais faire découvrir le châabi avec des notes contemporaines. Je voulais également rendre hommage aux ténors du châabi, comme El Hadj M’hammed El Anka avec Sobhan lah ya l’tif, à celui qui l’a écrite en 1970, Mustapha Toumi.
Le projet de l’album portait beaucoup d’idées, comme chanter en hommage à Fadila Dziria, El Hachemi Gueroubi, Amar Ezzahi, mais j’ai préféré différer ces idées.

Vous avez donné pour titre à votre album la chanson Ya Bahr, une ancienne chanson de votre père. C’est un clin d’œil à H’ssisen le chanteur et le père ?

Tout à fait. Tout l’album est dédié à mon père. Je voulais lui rendre hommage à ma manière en réalisant cet album et en reprenant une de ses anciennes et belles chansons Ya Bhar. Une merveille poétique écrite par Stambouli Mahboub.

Quel est le message que vous transmettez dans vos chansons ?

Je veux transmettre la belle parole que porte le châabi, mais aussi le souvenir, la nostalgie, le manque et l’amour de l’Algérie. Dans l’album, je raconte un peu ma vie, mon vécu, mes émotions.

Quels sont vos projets ? Un autre album en vue ?

Pour l’instant, je savoure ce premier succès. Je fais une pause. Mais j’ai déjà repris mes pinceaux pour peindre; aujourd’hui, j’ai envie de toiles. Je suis comme mon père. Il passait du mandole à la peinture et inversement avec le même amour et la même passion. En musique, j’ai un projet-rêve que je voudrais bien concrétiser : un album cent pour cent châabi, avec un grand orchestre traditionnel.

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